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e-learning - L'entreprise face aux banques et aux marchés - L'essentiel à savoir sur le monde financ

Un dossier confidentiel

 

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Les décisions de crédit sont au coeur du métier de banquier. Elles sont souvent compliquées, car il faut mélanger les éléments techniques et les éléments humains. Ce qui suit montre la difficulté qu'il peut y avoir à faire cette délicate synthèse. Pour le comprendre, le simple bon sens suffit. C'est pour ceux qui découvrent la banque la meilleure des introductions.

 

Le cas évoqué ici est bien sûr complètement imaginaire. La manière de présenter les choses, les commentaires des protagonistes sont en revanche très proches de la réalité. Ce genre de discussion a lieu quotidiennement à tous les étages des organismes prêteurs.  

Le plus étonnant est que cette discussion pourrait s'appliquer de manière pratiquement identique à tous les types d'emprunteurs, particuliers, PME, Grandes Entreprises ou Etats. 

Le but de cette illustration est de montrer comment les éléments "techniques" - comptables, commerciaux, financiers - se mêlent au bon sens et à l'expérience.  

Au plan pédagogique, l'analyse de la "solution" proposée constitue un excellent entrainement à la compréhension de l'analyse de risque. 

 

 

 

 

Confidentiel - Dossier de Crédit 

  

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Le Directeur Central des Risques est en réunion avec un Directeur d'Agence de la Banque 

 

Directeur d'Agence :  Mr le Directeur, j"ai un dossier de crédit difficile. Il s'agit de 300 000 euros. Ce montant est dans ma délégation, et je pourrais décider seul, mais je voudrais avoir votre avis. Voilà, il s'agit de Bass, plus exactement de la filiale de Bass en France. Ils veulent  100 000 euros pour acheter du matériel de transport, des camionnettes, et 200 000 euros en crédit de trésorerie. Les perspectives commerciales sont bonnes, le groupe  fait de très bons résultats, mais j'ai plusieurs problèmes. Deux problèmes principaux en fait.
Un, le patron de la filiale ne me parait pas compétent. J'ai l'impression qu'il ne sait pas évaluer ses réels besoins. Nous n'avons pas de véritable interlocuteur financier en face de nous. En clair les 200 000 euros de trésorerie, ça me parait beaucoup.
Deux, c'est le plus embêtant, sa maison mère refuse de garantir les engagements de la filiale. C'est parait-il la politique du groupe. Bon, c'est comme ça.  Quant à notre marge, elle est minime. Donc une petite marge pour couvrir un risque important et pas de garantie.  
C'est classique pour une entrée en relation. Mais j'ai pensé aussi que Bass, la  maison-mère,  voulait peut-être se procurer des crédits à bon compte par le biais de ses filiales. Rien de plus facile que de transférer la trésorerie de la filiale en Allemagne.

 

Pour le vérifier, j'ai fait regarder les comptes du groupe. Incompréhensibles. Il y a une dizaine de sociétés imbriquées les unes dans les autres. Je ne sais pas qui possède quoi. Chaque société a une participation dans les autres. Clairement, certaines de ces sociétés sont des sociétés de patrimoine qui louent des immeubles aux autres entités du groupe. En plus ils sont en commandite, en cascade. Il est donc impossible de savoir leur situation financière réelle et d'évaluer leur solvabilité. Nulle trace par exemple de leurs revenus de licence et de franchise, je suppose qu'ils les centralisent sur des comptes off-shore. Leur structure juridique me parait relever de la logique d'optimisation fiscale.
Je me demande vraiment comment font nos collègues allemands. Je pourrais accepter de financer les véhicules et la moitié pas plus, de leur demande de trésorerie. Et même comme ça, je suis sans filet, parce que la valeur des véhicules qui va baisser dans le temps va de moins en moins me couvrir en cas de pépins.
Au pire, ils transfèrent la trésorerie dans la seconde où nous leur accordons le crédit, et il reste à espérer que leur compte sera suffisamment approvisionné pour payer les agios. Et les véhicules, ils peuvent très bien les expédier en Allemagne.

Directeur des Risques : Pas de garantie, un cash-flow non mesurable, on est en dehors des règles de base. Qu'attendez-vous de moi, alors? 

Directeur d'Agence : J'y vois un cas de pédagogie pour mes analystes. J'ai déjà refusé trois dossiers coup sur coup dans des configurations de risques à peu près semblables. Je voudrais sauver celui-là, d'autant plus que je crois dans la solidité du groupe. C'est pourquoi je voudrais votre conseil. 


(Scénario fictif) 



QUE FERIEZ-VOUS A LA PLACE DU DIRECTEUR DES RISQUES? 
QUELLE SERAIT VOTRE RECOMMANDATION? 


(la solution est   ICI )

 

  

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Directeur Central des Risques : Alors mon conseil serait le suivant:

 

UN, faites un leasing sur les véhicules, comme ça on garde la propriété juridique, c'est plus costaud qu'une simple nantissement, vous pouvez augmenter votre marge et ils resteront immatriculés en France à notre nom,

 

et DEUX, faites un 50/50 sur le crédit de Trésorerie avec un confrère qui a une grosse activité en Allemagne, dans la région de la maison-mère. Comme vous le savez, nous-mêmes ne sommes pas en Allemagne. Mais la filiale allemande d'un confrère serait peut-être ravie d'avoir un ticket d'entrée dans le tour de table de Bass en Allemagne. Et ils seront bien placés pour nous prévenir si quelque chose ne tourne pas rond dans ce groupe.

 

Directeur d'Agence : Merci Mr le Directeur

 

 

 

 

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07/04/2015